C’était l’avocat de Hery Rasoamaromaka qui était venu à la brigade spéciale au sein du Toby Ratsimandrava ce matin. Selon son explication, le défendeur n’a pas pu se présenté devant les gendarmeries ce jour pour des raisons de santé.
Il est à noter que ce fervent membre du parti MAPAR, en la personne de Hery Rasoamaromaka alias Hery be a fait l’objet d’une plainte déposée par le sénateur et non moins vice-président du sénat pour la province d’Antananarivo, Olivier Rakotovazaha. Ce dernier l’a accusé de menace et séquestration lors du passage des manifestants au bureau de la Chambre haute à Ampefiloha, le 2 mai dernier.
Pour revenir au fait, les manifestants menés par Hery Rasoamaromaka et Tody Arnaud ont envahi le bureau annexe du sénat à Ampefiloha. Après s’être introduit dans ledit bureau et avoir fait sortir le personnel, Hery be et consorts ont enfermé de force le portail du bureau du sénat à l’aide d’un cadenas. De plus, il a pris de force le téléphone du sénateur alors que ce dernier a filmé l’acte des manifestants. Hery Rasoamaromaka de son côté a aussi tenu entre ses mains un appareil photo et a pris des images du sénateur. Une autre personne a enregistré les actes et la vidéo contenant ces images a été diffusée sur Facebook.
La brigade spéciale a pris en main cette affaire, mais ce matin, le défendeur n’a pas répondu à la convocation. Selon les informations, il a été une déjà une nouvelle fois assigné devant les forces de l’ordre.
Un homme au passé douteux ?
Ce pilote de Rallye est un proche de Rajoelina, il fut très actif lors de la période transitoire. La preuve, il a raflé un certain nombre de marchés de construction des Hôpitaux aux normes, notamment ceux de Majunga et d’Antananarivo. Le coût des marchés s’élèvent à 8 millions d’euros par bâtiment, un prix qui n’inclue pas les équipements de l’hôpital mais seulement l’érection du bâtiment. Il a pu obtenir ces contrats grâce au marché de gré à gré proposé par la présidence de la Transition, le financement provenait de l’exploitation des fers de Soalala.
Dans un article du site MCM Paris paru le 22 juin 2013, intitulé « Madagascar rongé par les rats, le sieur Rasoamaromaka figurait parmi la liste des 39 personnes morales et physiques, accusées d’être « des auteurs des trafics mafieux des produits miniers, des bois précieux, des faunes et des flores endémiques et d’avoir vidé les caisses de l’état et détourné les recettes fiscales. C’était encore eux qui volaient toutes les terres domaniales. Ce sont des gens sans foi ni loi avides des richesses et veulent dominer la vie politique pour rester le plus long possible dans le pouvoir. »
Après le départ d’Andry Rajoelina, il est devenu entrepreneur sportif en installant des terrains synthétiques à Talatamaty et à Andohalo. Or, de telles installations sont assez couteuses si l’on se réfère au prix proposé dans d’autres pays étrangers. Donc, il faut être milliardaire pour pouvoir investir dans de tels projets, mais d’où viennent ces milliards obtenus en si peu de temps ? Sa présence sur la place du 13 mai étonne encore plus car si les députés réclament des « changements » à cause de la recrudescence des corruptions passives et actives, Hery Rasoamaromaka manifesterait pour le retour de son mentor au pouvoir et surtout l’attribution de marchés publics à son compte pour qu’ils puissent de nouveau remplir les poches.