Si le candidat n°25 est critiqué pour son projet de société jugé un peu « obsolète » puisqu’il ne fait que reprendre les points inscrits dans le MAP présenté et mis en œuvre en 2006. Depuis le 21 octobre, date à laquelle différentes entités composées des élus, des raiamandreny, des personnalités, des organisations politiques, des organisations de la société civile ont signé avec lui une convention pour la réconciliation, la croissance, le développement et la gouvernance, la donne a changé. Ravalomanana roule pour un véritable changement dans l’objectif de gagner le défi de la croissance et du développement pour un avenir meilleur du peuple malagasy.
Ce qui a étonné plus d’un c’est sa déclaration mentionnée au début de la convention, « avec humilité, il reconnaît ses erreurs dans la gouvernance passée et regrette les peines, les blessures et/ou souffrances qui auraient pu être engendrées en son nom. L’histoire de ne s’oublie pas mais le pardon, qui est le socle de la foi chrétienne, est une des valeurs que l’on nous a appris quelque soient les épreuves. » Il a donc su tirer des leçons de son passé au pouvoir tout en se disant être prêt pour une révolution dans sa mode de gouvernance qui appliquera la décentralisation effective, la fin des impunités, la juste répartition des richesses, la réconciliation nationale initiée par le feu Zafy Albert, bref le développement durable pour pays.
Pour cela, lui et sa plateforme de soutien proposent le changement de constitution. La plupart des candidats à la présidentielle reconnaissent que la constitution de 2010 est la pire des constitutions jamais appliquées à Madagascar. Non seulement, elle est taillée sur mesure et en faveur de l’ancien président de la Transition mais elle est mal faite et conçue pour envenimer des tensions politiques permanentes. Donc, inutile de préciser que s’il y a tension il n’y a pas de stabilité politique donc pas de développement. En général, Marc Ravalomanana est tenu d’appliquer les idéaux de l’ancien président Zafy Albert mais aussi ce qui est exposé dans cette convention s’il est élu président.
Les Raiamandreny du FFKM, considérés comme neutres et indépendantes, seront appelés à piloter encore une fois le projet de réconciliation et de refondation, deux principes chers à l’équipe de Zafy Albert. Auparavant le FFKM a été impliqué mais la volonté de mettre en œuvre ce qui a été conclue dans la démarche manquait lors de l’époque transitoire. Cette fois-ci, la démarche sera participative puisqu’elle part dans les fokontany, en d’autres termes, les citoyens pourront exposer leur point de vue, elle s’intitulera « Loabary an-dasy sy ady hevitra ». La particularité de ce référendum constitutionnel c’est qu’il y aura des propositions auxquelles les électeurs auront à choisir.
En feuilletant la convention, le comité de soutien insiste que ce n’est pas un recueil de bonnes intentions mais un véritable changement de paradigme. Comme par exemple, les centres de décisions de l’Exécutif central de l’Etat seront changés comme suit : Conseil des ministres et des chefs de régions, conseil des ministres et enfin conseil de gouvernement. Le conseil des ministres et des chefs de régions, présidé par le Président de la République, sera donc l’autorité suprême de l’Etat. Ainsi, il n’y aura plus de provinces mais des régions dont les chefs seront élus. Que de changements en attente de mise en œuvre par le candidat n°25.