L’affaire du moment, sur Houcine Arfat, celui qui a réussi l’évasion du siècle, continue de faire des vagues de Madagascar jusqu’en France. Suite aux révélations du fugitif sur l’aventure rocambolesque de son évasion et de son arrivée en France, les suiveurs, auditeurs et journalistes, ont essayé de reconstituer son trajet, en vain.
Analyse. Quoique l’accusé ait raconté en détails son parcours, sa précision l’a trompé. En effet, il a expliqué via les ondes de la radio française RTL qu’il a été emmené jusqu’à Tamatave pour rejoindre en pirogue l’ile Mayotte en ramant pendant 3 heures avant d’être transféré dans une sorte de vedette, alors qu’il a aussi auparavant affirmé s’être rendu à Majunga avant d’emprunter le canal de Mozambique. Majunga et Tamatave, c’est deux provinces différentes, l’une à l’Est et l’autre à l’ouest, comment se fait-il qu’un formateur ayant des passés militaires est nul en matière géolocalisation ? De plus, il confond canal de Mozambique avec l’océan indien. Des propos contradictoires qui poussent à croire à un scénario inventé de toutes pièces, comme il se perd dans sa narration.
Mais aussi, comment se fait-il qu’un homme qui a perdu 29 kg pendant son incarcération, et qui plus est malade, a pu ramer pendant 3 heures. Dès son arrivée en France, il paraît aussi en forme que jamais. Donc, le fait d’être malade nécessitant une hospitalisation n’était qu’un leurre pour pouvoir sortir de la prison. Houcine Arfat était donc un menteur invétéré.
A propos de la fameuse somme offerte à la ministre de la Justice et du procureur, comment a-t-il pu s’acquérir de telle somme alors toute transaction financière d’une telle valeur et notamment en devise devait être traçable ? Qui a pu lui procurer la somme car lui-même s’était déménagé de maison en maison pour cause de loyers impayés.
D’autre part, la question se pose : Que fait donc le gouvernement français, pourquoi ne réagit-il pas ? L’ex-puissance coloniale veut-elle abriter un fugitif en semi-clandestinité envers et contre les législations qui régissent la loi des deux pays. En effet, l’homme s’est terré dans son pays d’accueil, puisque c’est un Algérien, mais tout en s’affichant librement par les médias. Depuis son évasion, la France n’a montré aucun signe de réaction par rapport à cette affaire, aucune réponse ni pour le mercenaire fugitif, ni pour Madagascar dont il a lancé des propos diffamatoires, notamment à l’adresse de sa Justice.
Sur ce point, les autorités malgaches ne se sont pas faites attendre pour rappliquer et démentir complètement les dires de Houcine qui tente de dénigrer le système judiciaire de Madagascar en affirmant que la ministre et le procureur en charge du dossier aient été corrompus. Le ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, en porte-parole du gouvernement, a clamé haut et fort qu’il ne faut accorder aucun crédit à la parole d’un fugitif. Il a également réitéré « l’incohérence dans le récit tenu par Houcine, des zones d’ombres qui devraient alerter sur l’absurdité de son anecdote. »
Concernant l’affaire proprement dite, le ministre a expliqué que l’accusé ne peut plus faire l’objet de poursuite judiciaire directe initiée par la partie malgache car la loi française ne prévoit pas l’extradition d’un de ses ressortissants. « Toutefois, une coopération judiciaire avec la Justice française a été lancée » a-t-il ajouté. Ainsi, la balle est clairement dans le camp de la France.
En conclusion, Houcine Arfat est sur la défensive et joue la victime, il a gagné la confiance d’une partie de l’opinion vu que son avocat Frank Berton, aime défendre les dossiers sulfureux de ce genre comme ceux du terroristes présumé dans les attentats de Paris, des affaires d’Outreau, du jeune nordiste emprisonné au Mexique. Et par-dessus-tout, cet avocat sait « manier » la presse pour la médiatisation de ses affaires. Voilà pourquoi, l’affaire Houcine Arfat inonde la toile tout en tentant de créer la confusion dans son histoire invraisemblable.