Hier à 10h pile, les membres de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) ont commencé à lire les différentes formalités dans le cadre de la proclamation des résultats définitifs du premier tour des élections présidentielles de 2018. En direct sur les chaînes nationales, le public a pu suivre instantanément la cérémonie que ce soit à la télé, à la radio ou sur les réseaux sociaux.
Malgré les plaintes et réclamations pour fraudes ou erreurs d’enregistrement des PV déposées par des candidats dont le collectif des candidats, Andry Nirina Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina, les résultats provisoires publiés par la CENI et ceux définitifs proclamés par la HCC sont presque identiques à quelques 4% près. Le président de la HCC a déclaré que de nombreuses requêtes sont soit recevables mais non fondées, soit tout simplement irrecevables faute de preuve comme l’utilisation des urnes non transparentes dans 4000 bureaux de vote.
Ainsi la demande d’annulation du scrutin, pour différentes irrégularités constatées, véhiculée par les partisans de certains candidats devant la HCC pendant au moins une semaine avant cette proclamation officielle n’a pas été tenue en compte.
Inscrits : 9 949 083
Votants : 5 367 550
Blancs et nuls : 386 946
Suffrages exprimés : 4 980 604
Taux de participation : 53,95%
13 : Andry Nirina Rajoelina : 39,33%
25 : Marc Ravalomanana : 35,35%
Le pays va donc pour un deuxième tour entre les candidats Andry Nirina Rajoelina et Marc Ravalomanana, les deux anciens dirigeants du pays, empêchés par le « ni….ni » de se présenter à la présidentielle en 2013. L’opinion a en tête l’image d’une revanche entre les protagonistes de 2009 qui ont chacun leur force et leur faiblesse.
Jean Eric Rakotoarisoa a fait un discours d’appel à l’apaisement et au calme après la publication des résultats définitifs. Il a martelé que ceux-ci reflètent la maturité des électeurs mais aussi ils rappellent que cette élection a été des plus démocratiques. Donc, il a appelé les deux prétendants à la magistrature suprême à se considérer comme des concurrents et non des ennemis, qu’ils appellent leurs partisans à cesser toutes incitations à la haine et toutes provocations. Les Malagasy en ont assez des crises et conflits postélectoraux. « En tant que futur président de la République, donc président de tous les Malagasy, comportez-vous ainsi ». Si les électeurs ont montré qu’ils ont mûri pendant le vote, les deux candidats sont priés d’adopter la même attitude.
Les réactions à chaud à la sortie de la cérémonie se sont concentrées sur la reconnaissance des travaux effectués par la CENI et la HCC et surtout un appel général à l’apaisement. Comme si tout de monde sentait qu’une nouvelle crise se profilerait à l’horizon aux moindres étincelles. Un homme averti en vaut deux et go pour le second tour dont la campagne électorale débutera lundi pour une durée de 15 jours. Le sprint final sera joué le 19 décembre prochain. Ce qui est sûr c’est que les éléments de la CENI et de la HCC passeront les fêtes de Noël et de fin d’année à compter les votes, à comparer les Procès-Verbaux et à subir les critiques une fois de plus les critiques des partisans des deux camps.