
À Madagascar, le délestage fait partie du quotidien. Dans certaines régions, il est normal de passer plusieurs heures, voire des journées entières sans électricité. Pour les familles, cela signifie des soirées à la bougie, des denrées qui se perdent faute de réfrigération et des enfants qui peinent à étudier. Pour les entreprises, c’est un frein énorme : machines à l’arrêt, pertes financières et incapacité à se développer.
C’est dans ce contexte que le projet du barrage hydroélectrique de Volobe prend tout son sens. Ce 20 février 2025, Roland Kobia, Ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, et Arnaud Guillois, Ambassadeur de France, se sont rendus sur le site du futur ouvrage. Leur message est clair : l’Europe et la France soutiennent ce projet pour sortir Madagascar de la crise énergétique.

Un tournant pour l’avenir du pays
Grâce à une production annuelle estimée à 750 GWh et une puissance installée de 120 MW, Volobe pourrait fournir de l’électricité à environ deux millions de Malgaches supplémentaires. Une avancée pour un pays où seuls 33 % des habitants ont accès à une électricité stable.
« Ce projet est une vraie opportunité pour Madagascar. Il va réduire la dépendance aux énergies fossiles, stabiliser l’approvisionnement électrique et offrir une électricité plus abordable », explique Roland Kobia, Ambassadeur de l’Union européenne.
Car au-delà du simple accès à la lumière, ce projet représente aussi un espoir pour l’économie. Aujourd’hui, l’État malgache dépense des milliards pour importer du fuel destiné à alimenter les centrales thermiques. Avec Volobe, cette dépendance pourrait être réduite de 35 %, permettant ainsi d’améliorer les finances de la JIRAMA et d’investir ailleurs.

Un projet pour et avec la population
Un projet de cette envergure soulève toujours des interrogations. C’est pourquoi les ambassadeurs ont tenu à rencontrer les autorités locales et les représentants des communautés concernées.
« Nous voulons nous assurer que ce projet bénéficie réellement aux Malgaches, qu’il respecte les populations locales et l’environnement », a déclaré Arnaud Guillois.
Le financement, encore en cours de finalisation, repose sur un partenariat public-privé. La France et l’Europe ont réaffirmé leur engagement, notamment via l’Agence française de développement (AFD). « Volobe, c’est plus qu’un barrage, c’est un levier pour le développement du pays », a souligné Rémy Huber, Directeur général de la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV).
Si tout se déroule comme prévu, le chantier devrait bientôt débuter. Et avec lui, l’espoir d’un Madagascar où l’électricité ne sera plus un privilège, mais un droit accessible à tous.
