L’explication du ministre des Finances et du Budget, Vonintsalama Andriambololona, a été claire à propos du domaine Saint Antoine IV sur lequel est construite la Villa Elisabeth. « Celle-ci fait partie des logements administratifs gérés par la Direction du Patrimoine de l’Etat et reste inaliénable ». De son côté, le ministre auprès de la Présidence en charge des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’infrastructure (M2PATE), Benjamina Ramanantsoa Ramarcel a ajouté que l’Etat procède à l’annulation de l’acte de vente par un arrêté ministériel. Désormais ledit acte de vente demeure donc nul et aucun effet. La Villa Elisabeth reste une propriété de l’Etat malagasy.
La veuve de l’ancien Président Zafy Albert peut alors jouir de l’occupation de la villa. Ceci est en application de la loi 2013-001 relative aux privilèges statutaires des anciens Présidents de la République et anciens Chefs d’Etat dont fait partie leur veuve ou veuf ainsi que leurs enfants mineurs qui sont encore en vie. En cas de décès de ces derniers, la maison reprend son statut en tant que domaine privé de l’Etat. Plus précisément, elle reviendra à l’Etat après le décès des occupants. Là, il n’est pas question de qui sera le prochain propriétaire. Les membres du CRN (Comité de Réconciliation Nationale) ont pourtant laissé entendre, lors de leur récente conférence de presse à l’hôtel Colbert, que la maison devra revenir « d’office » aux héritiers du professeur Zafy Albert.
Les deux ministres ont également éclairci les rumeurs qui ont circulé à propos de la vente du domaine Saint Antoine IV. Selon Benjamina Ramanantsoa, il n’a été au courant que lorsque le Président Hery Rajaonarimampianina a demandé d’ouvrir une enquête sur le sujet. Sur ce, il a été constaté que le domaine cité ci-dessus a été bel et bien vendu à la société Madaterrain. L’acte de vente a été signé par l’ancien Vice premier ministre chargé de l’Aménagement du territoire durant la Transition, Reboza Julien, le 24 janvier 2014. L’on sait par la suite qu’un enregistrement a été effectué auprès du service du conservatoire de la propriété foncière le 26 novembre 2016. Toutefois, aucune consultation n’a été faite au niveau du ministère responsable, à savoir le ministère des Finances et du Budget lors de la conclusion de cette vente.
En bref, la vente du domaine Saint Antoine IV, est tout à fait illicite. Par conséquent, les deux ministres vont conjointement déposer une plainte auprès du Bianco. Cela pour démasquer les manœuvres corruptives derrière cet acte de vente.