Le jeune Yanish Ismaël, victime de séquestration pendant 23 jours au mois de mai de cette année a choisi de déménager à Maurice pour des raisons de sécurité. Dans une interview parue dans la colonne de l’Express de Madagascar le 22 octobre 2017, il a raconté en détail la manière dont ses ravisseurs l’ont traité. Pour lui, ces 23 jours de séquestration ont été un véritable cauchemar et il n’est pas encore prêt d’oublier ce qu’il lui est arrivé.
Le jour de son enlèvement, il a reçu des coups dans la tête et une fois arrivé dans l’endroit où il a été enfermé, ses ravisseurs qui tiennent des kalachnikovs, des couteaux et des pistolets, menacent de le tuer presque quotidiennement s’il refuse de coopérer. Certes il n’était pas aussi maltraité qu’on ne le croyait, on l’a enfermé dans une pièce et il s’est couché sur du matelas, mais le fait d’être « déconnecté de toute sa famille et ses amis sans savoir s’il va sortir vivant de la situation » l’a rendu tellement malheureux. Malgré cela, les ravisseurs lui ont permis de parler à son père Danilhoussen Ismaël deux fois pendant 45 secondes. Ainsi, Yanish a prié son père de tout faire pour le sortir de là, c’était pour lui « les 45 secondes les plus précieuses de toute sa vie » car au moins il a pu entendre la voix de son père.

Question de sécurité !
Il a été libéré, sain et sauf, contrairement à son cousin Owne Alek, enlevé en 2014 dont le corps n’a toujours pas été retrouvé jusqu’à maintenant. Cependant, il n’a pas évoqué dans son interview quelles sont les conditions imposées par ses ravisseurs en échange de cette libération. Il est écrit dans la plupart des journaux que son père aurait versé la somme d’un million d’euros en guise de rançon. Comme la famille d’Ismaël n’a pas porté plainte « pour des raisons personnelles », aucune arrestation n’a été entamée et on ignore l’identité des ravisseurs. A part son cousin, son meilleur ami, Nahid Meralli Ballou est actuellement retenu en otage. D’après Yanish Ismaël, il l’a déjà conseillé de « coopérer » si jamais il lui arrive d’être séquestré comme lui.
Le choix d’habiter à Maurice répond surtout à une question d’ordre sécuritaire pour lui et sa famille encore traumatisée par cette affaire. Etant administrateur d’une société à Madagascar, le jeune de 26 ans a précisé qu’il préférait faire des allées et venues entre Maurice et Madagascar que de rester à Antananarivo. Son souhait le plus cher est de voir le gouvernement coopérer et mettre un terme à ces enlèvements mais les forces de l’ordre souhaitent aussi que les victimes ainsi que leurs familles « coopèrent » afin de lutter ensemble contre les kidnappeurs.